C'est décidé, je rentre au Crazy Horse !

Une soirée tv à la veille du 31 décembre, un documentaire sur ces dames du Crazy Horse ou plutôt, les savants éclairages d'un illustre technicien inconnu sur les fesses rebondies des miss. C'est vrai ça, après tout ! Quand on regardait "Au théâtre ce soir", le vendredi, la France entière savait que les décors et les costumes étaient de Roger Harth et Donald Cardwell. Alors pourquoi, je vous le demande, pourquoi ne connaît-on ne serait-ce que le petit nom de celui qui s'amuse à disposer des petits coeurs lumineux à égale distance sur les sublimes gambettes de ces dames ou, par je ne sais quel artifice, à faire croire qu'elles ont un soutien-gorge alors qu'elles n'en ont aucune utilité ? Bref un régal pour les yeux, il faut bien le reconnaitre.

Mais alors, me direz-vous, quelles sont ces femmes exceptionnelles qui font "de l'ombre à cet éclairagiste" méritant ? Je vous le dis tout net, des femmes comme vous et moi.

Preuve à l'appui, ce reportage édifiant sur les auditions, les répétitions et ce qui fait la marque (où ça, sous les fesses?) de fabrique du Crazy : La danseuse de ces lieux à UNE MENSURATION PARTICULIERE......ah là ça vous intéresse, hein ?

Ecoutez bien, chères soeurs, ce reportage va enfin vous dévoiler ce qui fait le lien entre Miss Taloula, 22 ans, originaire de St Petersbourg et Claudine Farjon, 36 ans, originaire de Caumont sur Durance et trieuse de salade chez Crudette : la mensuration !

Alors donc, resic le Crazy, une danseuse, un chorégraphe : ce dernier nous explique pourquoi la miss, mains sur les hanches, jambes écartées, debout devant lui, possède un

"cambré exceptionnel" : parce qu'il existe une distance de 23 centimètres entre son nombril et le point le plus bas du pubis. Et de prendre un mètre de couturière pour vérifier illico : gros plan sur le numéro 23 du ruban....Et voilà, 23 petits centimètres qui vous propulsent au rang de la perfection faite femme.

A vos centimètres, les Claudine Farjon et les autres : voici la méthode, sortez-le de la boîte à couture (oui c'est le cafouch, vous y mettrez de l'ordre un autre jour), posez le doigt sur le chiffre 23, appliquez les deux extrémités entre le nombril et le pubis : ça marche !!

Ou presque car le reportage continue et le même homme dessine sur un tableau, juste à côté de la dite danseuse, les formes des fesses requises : rondes. Alors là vous verrez que si le système métrique nous avantageait à l'instant, ici la géométrie nous perdra ( comme elle le faisait déjà en CE2). Donc les fesses des miss doivent être rondes et cet idiot de dessiner juste en dessous la funeste géométrie des fesses en "gouttes d'huile" comme si on n'avait pas potassé ce chapitre depuis des lustres !

De toute façon, on a bon pour les 23 cm côté face, donc on s'arrangera avec l'éclairagiste pour ne pas montrer le côté pile . C'est dit, levez-vous les "23 cm" ! Dès demain, on rentre au Crazy !

(Janvier 2001)

(Pavillon de la Slovaquie, Exposition universelle de Milan, 2015)